29.1.15

Mac Orlan

De gentilles caricatures des écrivains 
appréciés en ces années-là.


J'avoue ne pas l'avoir lu...


 Non plus ..



Celui-là, plutôt deux fois qu'une . Aaaah, Nathanaël !




Celui des Oberlé et de Tuilette ?




Une valeur sûre, cette chose qui fait bien prier !



Bien parisienne, celle-ci.


Pour tout bagage...
avant de s'installer Place des Vosges ?



Loin du cannibalisme, de la gastronomie familière :
pas de raison de se priver de ce délicieux poème.

Quand j'étais tout petit, nous dînions chez ma tante,
le jeudi soir ; papa la jugeait dégoûtante
à cause d'un lupus qui lui mangeait le nez :
ce m'est un souvenir si doux que ces dîners !
Après le pot-au-feu, la bonne Marguerite
apportait le gigot avec la pomme frite
classique et c'était bon ! je ne vous dis que ça !
Chacun jetait son os à la chienne Aïssa.
Moi, ce que j'aimais bien c'est l'andouille de Vire ;
je contemplais (ainsi que Lamartine Elvire)
sur mon assiette à fleurs les gros morceaux de lard,
et je roulais des yeux béats de papelard
et ma tante disait : 'Mange donc, niguedouille !...'
Ô Seigneur, bénissez ma tante et son andouille !
La Négresse blonde


  
Jamais entendu parler !



Plume de cygne, certainement



Des breloques et autres brimborions.



 

 D'autres publicités sournoises.

L'ennui avec ces caricatures, lorsque le contexte, est perdu, le sens s'évapore !

19.1.15

L'école de l'ennui

Sade. Attaquer le soleil 





"J'étais venu là pour voir six mille femmes torturées et 400 bardaches harnachés,(des nouveaux-nés violentés puis grillés...) et je n'ai rien qu' un ennui atroce et des bâillements continus jusqu'à la fin de cette interminable exposition ."
 Fl... Correspondance, p. 176.

 


Bientôt vous pourrez offrir à vos enfants des coloriages, des découpages ou de petits opuscules ludiques autour de l’œuvre et de la personne du Marquis de Sade. Ou bien Construis ton château de Silling.






Il n'est pas étonnant que la dernière épigone du baron André Breton, col-serré s'il en fut, ait à ce point édulcoré,sinon dénaturé,la parole sadienne.


 


Dans cette expo,ne cherchez surtout pas le libertinage,la violence blasphématoire et impie : en tiennent lieu de gentilles images grivoises, aussi vieilles que la religion,de moines biens chibrés enfilant des nonnettes.L'école du libertinage ne fait pas école ....


Pas la moindre allusion non plus à un des fondements  de la narration et de l'argumentation sadienne : la sodomie et son bien-fondé !!! Ni bougres, ni bardaches, aucun échange de ces bons services que savent si bien rendre les valets en cas de cas, ni de ces violences délicieuses à ces hommes de loi répugnants.



Ne cherchez pas non plus de dégustation particulière, aucune gastronomie à rebours ..

Ah si ! J'ai aperçu un fouet brandi alors que d'autres brandissements  s'imposeraient. Aussi quelques Judith  pas forcément de meilleur cru !

Pas de meurtres élaborés, pas de supplices complexes et terrifiants et joyeux.





 Le truc,le tic d'associer diverses citations  d'un peu n'importe qui(j'attendais ce philosophe scandinave, tiens un oubli ? ) avec des œuvres dans la description desquelles  un mot peut figurer, est singulièrement contre-productif,aucune analogie, aucune métaphore,seul un jeu d'associations laborieux et plat.




Sade a payé des graveurs pour illustrer ses ouvrages,exigeant ce qu'il souhaitait dans le trait et les postures. Il y a loin de la connaissance d'un texte à sa mise en image. Encore faut-il voir derrière les mots  et regarder autre chose que le cartouche des œuvres. Aucune violence, aucune sensualité, aucun humour !
Un spécialiste défunt nous manque,lui qui s'effarait encore,après soixante ans de fréquentation,de l' irréductible violence de Sade. .



Alors que reste--il de cette visite ?
Les Lequeu exhibés en dehors de la BN.Beaucoup de dessins d’André Masson venant de collections  particulières.Des œuvres qui se veulent sadiennes par le titre ou par le thème, mais qui puent la commande,l'exercice d’atelier ou la naïveté littérale.
Les gravures de Kubin donnent envie d'en connaitre davantage, celui-ci est en phase avec l'auteur.Et les Tchèques, qui travaillèrent extra muros des territoires du pape parisien.
On se demande ce que fait la Castiglione dans ce boudoir !





Un peu trop de Rops et les Daumier sont particulièrement mal venus...
Le petit théâtre de la mort en Sicile ? Naples ?
Les Goya effectivement s’apparentent aux mystère de la violence sulfureuse de Sade.
Le Sar Peladan, un hasard objectif ! 

Tout le convenu de l'érotisme mondain fin de siècles, peu de découvertes.Rien que du surréalisme parisien de stricte obédience ? Loin des lubricités infernales,lesquelles ne sont pas destinées au grand public.

Aragon et Man Ray pornographes ne sont ni montrés, ni cités : dommage !



Et un public appliqué,silencieux, accablé ou déçu, en vain j'ai cherché un regard complice,un sourire d'ironie  ou d'effroi ...

Commissaires d'expo, encore un effort !
Pourquoi des images, alors que le texte, la parole balaient toute représentation ?

Voir :
La philosophie dans le boudoir, film de Olivier Smolders, en espagnol.

Ah, je ris de  me voir si  forte en ce boudoir 
je pleure de me voir si morte en ce foutoir ! 
Les deux orphelines.
Collages personnels, la guerre de Rousseau, affiches exposées à Echirolles, Mois du graphisme, photogramme Bunuel.

22.12.14

Street art et C215 mairie du 13ème

A la vôtre !

C215 à la Mairie du 13ème

A l'improviste une exposition


et une conférence

 dans les salons 


de la mairie du 13ème.



En me promenant



arbre écrit en bord de Seine

  
Et je ne suis pas sure de le reconnaitre  !




Art brut à Paris






Quelle force, 

quelle énergie


dans toutes ces œuvres


la répétition, l'acharnement à couvrir


le papier

habités par  les formes, les yeux,

jusqu'à saturation des mondes

la palpitation de l’innommable

 Et l'armée des ombres et des anges

 des mythologies du siècle


Menaces et fantômes







Les fétiches et les bêtes familières




1.12.14

Repères de crue


 Iséromètres à Grenoble

Ils sont près de chez vous : 

baissez le regard et découvrez ces discrets  monuments oubliés.

Grenoble 2 novembre 1859 

 l'Isère inonde la ville !


Repères et niveaux

1859 : dernière inondation historique le 2 novembre, l'eau monte à 1,44 m. rue Montorge . 



De nombreux repères sont placés dans la ville dans les années 1880, il semble....Des sabots en fonte ou en fer ! 

Personne ne les voit. Rue Chenoise, pendant la fete de la rue, alors que deux s'y trouvent, personne ne les a honorés !

Alors, après avoir consulté deux sites, j'ai décidé d'aller voir ces repères, ce qu'il en reste.
 Combien ont-été posés  ? Par qui ? Pour quelle mémoire ? Quand ? 
On cherche !

D'abord aux angles des rues et sur  les monuments institutionnels. L'ordre des images correspond à la marche dans la ville et au moment de la photographie, j'ai choisi de ne pas donner les adresses exactes, que vous pouvez trouver ailleurs, pour garder ce petit goût  ludique de jeu de piste.

Un spécialiste évoque cette crue .



Mai 2015 une alerte ?

Scellés sur les murs des lieux ou le niveau d'eau a été mesuré en mémoire de cette catastrophe. Sur cette page, je les photographie et les dénombre .








 
Je suis arrivée a Grenoble en 1958, au moment du référendum, personne ne se souciait des traces ou de la mémoire urbaine du quotidien, un club de notables ne s'intéressait qu'aux architectures nobiliaires et historiques....du vieux Grenoble. L'histoire de la ville s’arrêtait  aux Cents Jours...
Certains donnaient des conférences dans un hôtel Rue de la République, le dimanche après-midi, un remède honorable contre l'ennui de ce jour là. Comme l'étaient le musée de peinture, ses planchers grinçants et sa Momie !



Notre Dame

Servan
Près des halles
Derrière les Galeries
vers Phillipeville
Ancien relais des cars


Intéressants à rechercher, ils obligent à baisser les yeux,



 à observer seuils, piliers, portiques et bas de murs.

Grand-rue
Et à lire une histoire de la ville par le bas, par les pieds. Les négligés du visuel...


Berlioz
Qui les a conçus ? Quand ont-ils été posés ? Par qui ?
Que restait-il comme mémoire mesurable de l'inondation à ce moment ?
Sur quelle mesure ou trace a-t-on  déterminé la hauteur, au dessus de quel niveau ? 


Quai Perrière :  celui-ci porte son numéro d'ordre

Dans une même rue, les variations de hauteur sont saisissantes.
Intéressant de constater l'évolution de l'urbanisme : des rues 18ème d'un côté, et sur le trottoir d’en face des immeubles 1970, sinon plus récents.

Place de Verdun il y en a trois :


Celui-ci porte un ergot, marque du moule ? 
Devant les Jésuites aussi.
Quel était le numéro un ?

Celui-ci est sous une palissade de chantier,
il faut que je retourne le photographier...il est flou !


Pus tard,  9mois !
Non, le chantier ne l'a pas descellé, il a été repeint en couleur officielle et militaire
à l'angle de la rue Lesdiguières.
Verdun toujours...


La ville à hauteur de genou ! Les pierres utilisées pour les seuils, les portes et les traces de portes de magasins, puis l'arrachage et le bétonnage des façades, le découpage des arcs irréguliers qui ne s’accordent pas avec la modernité des années 1960. Les seuils en pierre tendre ou dure sont presque tous remplacés par du carrelage ou du béton.



Lafayette
 Les décrottoirs, les bornes, toutes les marques du temps de la voiture à cheval disparaissent.
Sous l'horloge méridienne des bons pères


Raoul Blanchard 


Des traces et des trous, les "horloges" ont toutes été arrachées de même que les vantaux en chêne. La pierre nue est maintenant à la mode : il faut que l'on voie l'appareil et l'irrégularité des matériaux. Seules les rues des pauvres ont gardé leur physionomie traditionnelle du début du vingtième.


Jardin

Couvent théâtre

Les équipements de voirie les ont à peu près épargnés, par contre les façades des commerces ont du en faire disparaitre beaucoup Rue de la Poste, rue Saint Jacques. 
Sont-ils sous les  volets et autres revêtements de murs ? 

Derrière le jardin de  l’Évêché
 
Voltaire
 
Notre Dame

Chenoise
Aucune marque sur les casernes,
 par contre les églises en portaient, mais les accès ont été modifiés pour les plus fréquentées.

Saint Jaime
Parfois des cicatrices dans les murs laisseraient penser que ce sont ces repères, mais les gonds, décrottoirs, marques des compagnies, d'étals et de grilles constellent les soubassements, parfois comblées avec du béton ou du plâtras. 
 A la porte fantôme
Au bout d'une heure de flânerie, je finis par voir partout des traces de traces, chaque trou, encoche, me semble un repère arraché.
Pont Saint Jaime
La liste de Pilot de Thorey me rend à la réalité de ces petits bouts de métal.


Un ancien couvent devenu MJC
Aujourd'hui la localisation sur les bases de colonnes ou de portes laisse à réfléchir. Le niveau du sol des chaussées a varié, plus haut d'au moins une vingtaine de centimètres par rapport au 19ème.




 


Et toute cette observation me fait m'intéresser à la fonction des bâtiments marqués : religieuse, militaire, institutionnelle ? Et aux changements des fonctions des bâtiments depuis la Révolution.
De ce fait, je me rends compte qu'une énorme partie des immeubles du centre ville  appartenait de près ou de loin au début du 19ème aux services des armées : écuries, ateliers, casernes, corps de garde....
Le bouquin de Fontvielle sur le vieux Grenoble ne parle pas de la conversion ! des bâtiments religieux en magasins, casernes, musées ou autres, ni de l'importance de ceux-ci dans la ville.