L'Isère en colère


 Iséromètres à Grenoble


Grenoble 2 novembre 1859 

 l'Isère inonde la ville !


Repères et niveaux

1859 : dernière inondation historique le 2 novembre, l'eau monte à 1,44 m. rue Montorge . 


De nombreux repères sont placés dans la ville dans les années 1880, il semble....Des sabots en fonte ou en fer ! 

Alors, après avoir consulté deux sites, j'ai décidé d'aller voir ces repères, ce qu'il en reste. 

On cherche !

D'abord aux angles des rues et sur  les monuments institutionnels. L'ordre des images correspond à la marche dans la ville et au moment de la photographie, j'ai choisi de ne pas donner les adresses exactes,  pour garder ce petit goût  de jeu de piste.

Un spécialiste évoque cette crue .

Scellés sur les murs des lieux ou le niveau d'eau a été mesuré en mémoire de cette catastrophe. Sur cette page, je les photographie et les dénombre .



verdun1.jpg

Non, le chantier ne l'a pas descellé, il a été repeint en couleur officielle et militaire
à l'angle de la rue Lesdiguières.



 
Je suis arrivée à Grenoble en 1958, au moment du référendum, personne ne se souciait des traces ou de la mémoire urbaine du quotidien, un club de notables ne s'intéressait qu'aux architectures nobiliaires et historiques....du Vieux Grenoble.
Certains donnaient des conférences dans un hôtel Rue de la République, le dimanche après-midi, un remède honorable contre l'ennui de ce jour là. Comme l'étaient le musée de peinture, ses planchers grinçants et sa Momie, avant la messe du dimanche soir !



Notre Dame

Servan
Près des halles
Derrière les Galeries
vers Phillipeville
Ancien Relais des cars


Intéressants à rechercher, ils obligent à baisser les yeux,



 à observer seuils, piliers, portiques et bas de murs.

Grand-rue
Et à lire une histoire de la ville par le bas, par les pieds. Les négligés du visuel...


Berlioz
Qui les a conçus ? Quand ont-ils été posés ? Par qui ? Combien ont-été posés  ?   Quelle délibération municipale ? Quel artisan les fondit ?
Que restait-il comme mémoire mesurable de l'inondation à ce moment ?

La liste de Pilot de Thorey me rend à la réalité de ces petits bouts de métal.

 


Quai Perrière

Dans une même rue, les variations de hauteur sont saisissantes.
Intéressant de constater l'évolution de l'urbanisme : des rues 18ème d'un côté, et sur le trottoir d’en face des immeubles 1970, sinon plus récents.

Place de Verdun il y en a trois :





Celui-ci est sous une palissade de chantier,
il faut que je retourne le photographier...il est flou !


Une autre histoire de la ville à hauteur de genou ! Les pierres utilisées pour les seuils, les portes et les traces de portes de magasins, puis l'arrachage et le bétonnage des façades, le découpage des arcs irréguliers qui ne s’accordent pas avec la modernité des années 1960. Les seuils en pierre tendre ou dure sont presque tous remplacés par du carrelage ou du béton. Les frontons ont été découpés pour mettre en place les vitrines de magasins...



Lafayette
 Les décrottoirs, les bornes, toutes les marques du temps de la voiture à cheval disparaissent.
Sous l'horloge méridienne des bons pères




Raoul Blanchard
Des traces et des trous, les "horloges" ont toutes été arrachées de même que les vantaux en chêne. La pierre nue est maintenant à la mode : il faut que l'on voie l'appareil et l'irrégularité des matériaux. Seules les rues des très-pauvres ont gardé leur physionomie traditionnelle du début du vingtième.



Aux portes du Jardin


Couvent-théâtre devenu privé et payant.

Les équipements de voirie les ont à peu près épargnés, par contre les façades des commerces ont du en faire disparaitre beaucoup. 
Sont-ils sous les  volets et autres revêtements de murs  ?
Derrière le jardin de  l’Évêché
 
Voltaire
 
Notre Dame un autre...

Chenoise
 
Aucune marque sur les casernes, par contre les églises en portaient,
 mais les accès ont été modifiés pour les plus fréquentées.
Saint-Bruno figure sur la liste...
 
Saint Jaime 1
Parfois des cicatrices dans les murs laisseraient penser que ce sont ces repères, mais les gonds, décrottoirs, marques des compagnies, d'étals et de grilles constellent les soubassements, parfois comblées avec du béton ou du plâtras. 

 A la porte fantôme
Au bout d'une heure de flânerie, je finis par voir partout des traces de traces, chaque trou, encoche, me semble un repère arraché. 
Pont Saint Jaime 2
Un ancien couvent devenu MJC
Aujourd'hui la localisation sur les bases de colonnes ou de portes laisse à réfléchir. Le niveau du sol des chaussées a varié, plus haut d'au moins une vingtaine de centimètres par rapport au 19ème.


 


Et toute cette observation me fait m'intéresser à la fonction des bâtiments marqués : religieuse, militaire, institutionnelle ? Et aux changements de ces fonctions des bâtiments depuis la Révolution.
De ce fait, je me rends compte qu'une énorme partie des immeubles du centre ville  appartenait de près ou de loin au début du 19ème aux services des armées : écuries, ateliers, casernes....qu'ils aient été pris sur le patrimoine religieux, ou construits à dessein.

Le bouquin de Fontvielle sur le vieux Grenoble ne parle pas de la conversion ( ! ) des bâtiments religieux en magasins, casernes, musées ou autres, ni de l'importance de ceux-ci dans la ville, non plus que des ateliers et des petites industries.


Au Jour Le Jour

 

La recherche est terminée , l'ordre des photos pour le moment
correspond aux hasards de ma déambulation. 
Une nouvelle inscription ! Tellement visible ...
J'ai posé ma bicyclette contre  ce mur familier et je l'ai enfin vue ! 

Et je  choisis de ne donner que quelques indications  pour qu'à votre tour, vous ayez le plaisir de les découvrir ...

Ils sont près de chez vous : baissez le regard et vous verrez ces discrets  monuments oubliés.



Doudou perdu





Et 1 de plus, comme le nez au milieu de la figure, en face des galeries Lafayette ! Cette fois, je crois que je n'en trouverai  peut-être plus....







Et si, un qui figure sur la liste de la Drire, la photo est un peu ratée, j'y retourne demain, 
les 3 autres angles de cette rue où passe le tram ont été radicalement modernisés en 1980 !


Du coté des nouveaux quartiers institutionnels fin XIXème : 
Verdun, Vaucanson au delà de l'enceinte ...

En face du rectorat
Cornélie

Un musée
Place Vaucanson

Les uns semblent neufs, tout à fait lisibles, d'autres usés, les caractères effacés, rouillés ou peints. Certains avaient été protégés de la pollution ou des frottements divers, cachés peut-être sous des boiseries ?

Lieu de culte
Sur un quai 
 
 


Lieu de repos



Trois inscriptions gravées dans les murs : 
une rue saint Laurent, une rue Raoul Blanchard et la troisième rue Dominique Villars
à ma connaissance.






La date est-elle contemporaine du sabot métallique ?
En très bon état ! 


Rue Saint Laurent 1

Rue Saint Laurent 2

Sur le quai Perrière en soleil rasant


des interdictions enfin perçues et le long des escaliers des marques de mesure ? 



 

Une photographie de 1859, quand même....

Mai 2015 une alerte ?

A vous de chercher et peut-être de trouver d'autres traces moins officielles !

Des marques sur les portes, dans des cours  ou dans les ateliers, 

se souviennent des habitants du centre ancien et de la Mutualité.

Bibliothèque Nationale de France
 

Une liste des relevés de 1859 semble avoir servi à la matérialisation des repères en fonte . 

A remarquer que deux d'entre eux  portent un petit ergot.. 

En direct du désastre


 
D'autres pages antérieures à celle-ci existent, et une autre après qui semble s'être inspirée consciencieusement  de ma petite  recherche : ces lieux et ces objets  appartiennent à tous.
J'ai eu beaucoup de plaisir à marcher, à chercher, à trouver les correspondances entre les noms, les lieux, les plans et  les dates et à  parler avec tout le monde. 
La ville et ses rues  se sont modifiées de 1859 à 2016, et ça continue !

Quelques photos manquent....deux, elles arrivent bientôt, la prise de vue n’était vraiment pas terrible. La suite du jeu consiste....à vous de voir ?

Certains d'entre nous connaissent les rues disparues  ou méconnaissables  de leurs enfances urbaines, et  des parcours du quotidien lointain.  Rue Alphand, Rue du Four, Rue Sainte Ursule...









Toutes les photographies , sauf deux,  et le film ont été réalisés par mes soins avec  


12 juillet 2015

Alerte ! 
 
 mai 20016
Les vandales commencent à frapper ! Ou les brocanteurs ?



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