Iséromètres à Grenoble
De Juin 2014 à Mars 2025
Grenoble 2 novembre 1859
l'Isère inonde la ville !
Repères et niveaux
1859 : dernière inondation historique le 2 novembre, l'eau monte à 1,44 m. rue Montorge .
De nombreux repères sont placés dans la ville dans les années 1880, il semble....Des sabots en fonte ou en fer !
Alors, après avoir consulté deux sites, j'ai décidé d'aller voir ces repères, ce qu'il en reste.
On cherche !
D'abord aux angles des rues et sur les monuments institutionnels. L'ordre des images correspond à la marche dans la ville et au moment de la photographie, j'ai choisi de ne pas donner les adresses exactes, pour garder ce petit goût de jeu de piste.
Un spécialiste évoque cette crue .
Scellés sur les murs des lieux ou le niveau d'eau a été mesuré en mémoire de cette catastrophe. Sur cette page, je les photographie et les dénombre .
Non, le chantier ne l'a pas descellé, il a été repeint en couleur officielle et militaire
à l'angle de la rue Lesdiguières.
Je suis arrivée à
Grenoble en 1958, au moment du référendum, personne ne se souciait des
traces ou de la mémoire urbaine du quotidien, un club de notables ne
s'intéressait qu'aux architectures nobiliaires et historiques....du Vieux Grenoble.
Certains
donnaient des conférences dans un hôtel Rue de la République, le
dimanche après-midi, un remède honorable contre l'ennui de ce jour là. Comme l'étaient le musée de peinture, ses planchers grinçants et sa Momie, avant la messe du dimanche soir !
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Intéressants à rechercher, ils obligent à baisser les yeux,
à observer seuils, piliers, portiques et bas de murs.
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Grand-rue |
Et à lire une histoire de la ville par le bas, par les pieds. Les négligés du visible...
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Berlioz |
Qui les a conçus ? Quand ont-ils été posés ? Par qui ? Combien ont-été posés ? Quelle délibération municipale ? Quel artisan les fondit ?
Que restait-il comme mémoire mesurable de
l'inondation à ce moment ?
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Quai Perrière |
Dans une même rue, les variations de hauteur sont saisissantes.
Intéressant
de constater l'évolution de l'urbanisme : des rues 18ème d'un côté, et
sur le trottoir d’en face des immeubles 1970, sinon plus récents.
Celui-ci est sous une palissade de chantier,
Place de Verdun il y en a trois :
Préfecture, Musée et Administration
Celui-ci est sous une palissade de chantier,
il faut que je retourne le photographier...il est flou !
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Une
autre histoire de la ville à hauteur de genou ! Les pierres utilisées
pour les seuils, les portes et les traces de portes de magasins, puis
l'arrachage et le bétonnage des façades, le découpage des arcs
irréguliers qui ne s’accordent pas avec la modernité des années 1960.
Les seuils en pierre tendre ou dure sont presque tous remplacés par du
carrelage ou du béton. Certains frontons ont été découpés pour mettre en place les vitrines de magasins... Les décrottoirs, les bornes, toutes les marques du temps de la voiture à cheval disparaissent.
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Lafayette |
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Sous l'horloge méridienne des bons pères |
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Raoul Blanchard |
Des
traces et des trous, les "horloges" ont toutes été arrachées de même
que les vantaux en chêne. La pierre nue est maintenant à la mode : il
faut que l'on voie l'appareil et l'irrégularité des matériaux. Seules
les rues des très-pauvres ont gardé leur physionomie traditionnelle du
début du vingtième.
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Aux portes du Jardin |
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Couvent-théâtre devenu privé et payant.
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Derrière le jardin de l’Évêché |
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Voltaire |
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Notre Dame un autre... |
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Saint Jaime 1 |
Parfois
des cicatrices dans les murs laisseraient penser que ce sont ces
repères, mais les gonds, décrottoirs, marques des compagnies, d'étals et
de grilles constellent les soubassements, parfois comblées avec du
béton ou du plâtras.
Au
bout d'une heure de flânerie,
je finis par voir partout des traces de
traces,
chaque trou, encoche, me semble un repère arraché.
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Pont Saint Jaime 2 |
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Un ancien couvent devenu MJC |
Aujourd'hui
la localisation sur les bases de colonnes ou de portes laisse à
réfléchir.
Le niveau du sol des chaussées a varié, plus haut d'au moins
une vingtaine de centimètres par rapport au 19ème.

Et
toute cette observation me fait m'intéresser à la fonction des
bâtiments marqués : religieuse, militaire, institutionnelle ? Et aux
changements de ces fonctions des bâtiments depuis la Révolution.
De
ce fait, je me rends compte qu'une énorme partie des immeubles du
centre ville appartenait de près ou de loin au début du 19ème aux
services des armées : écuries, ateliers, casernes....qu'ils aient été
pris sur le patrimoine religieux, ou construits à dessein.
Le bouquin de Fontvielle sur le vieux Grenoble ne parle pas de la conversion ( ! ) des bâtiments religieux en magasins, casernes, musées ou autres, ni de l'importance de ceux-ci dans la ville, non plus que des ateliers et des petites industries.
Le bouquin de Fontvielle sur le vieux Grenoble ne parle pas de la conversion ( ! ) des bâtiments religieux en magasins, casernes, musées ou autres, ni de l'importance de ceux-ci dans la ville, non plus que des ateliers et des petites industries.
Au Jour Le Jour
La recherche est terminée , l'ordre des photos pour le
moment
correspond aux hasards de ma déambulation.
correspond aux hasards de ma déambulation.
Une nouvelle inscription ! Tellement visible ...
J'ai posé ma bicyclette contre ce mur familier et je l'ai enfin vue !
J'ai posé ma bicyclette contre ce mur familier et je l'ai enfin vue !
Et je choisis de ne donner que quelques indications pour qu'à votre tour, vous ayez le plaisir de les découvrir ...
Ils sont près de chez vous : baissez le regard et vous verrez ces discrets monuments oubliés.
Doudou perdu
Et un de plus, comme le nez au milieu de la figure, en face des galeries Lafayette ! Cette fois, je crois que je n'en trouverai peut-être plus....
Du coté des nouveaux quartiers institutionnels fin XIXème :
Verdun, Vaucanson au delà de l'enceinte ...
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Les uns semblent neufs, tout à
fait lisibles, d'autres usés, les caractères effacés, rouillés ou
peints. Certains avaient été protégés de la pollution ou des frottements
divers, cachés peut-être sous des boiseries ?
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La date est-elle contemporaine du sabot métallique ?
En très bon état !
En très bon état !
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Rue Saint Laurent 1 |
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Rue Saint Laurent 2 Sur le quai Perrière en soleil rasant des interdictions enfin perçues et le long des escaliers des marques de mesure ? |
Une inscription oubliée vue fin février 2025.
Rue Saint Laurent !!
Une photographie de 1859, quand même.... |
Mai 2015 une alerte ?
A vous de chercher et peut-être de trouver d'autres traces moins officielles !
Des marques sur les portes, dans des cours ou dans les ateliers,
se souviennent des habitants du centre ancien et de la Mutualité.

Bibliothèque Nationale de France

Une liste des relevés de 1859 semble avoir servi à la matérialisation des repères en fonte .
A remarquer que deux d'entre eux portent un petit ergot..
En direct du désastre
D'autres
pages antérieures à celle-ci existent, et une autre après qui semble
s'être inspirée consciencieusement de ma petite recherche : ces lieux
et ces objets appartiennent à tous.
J'ai
eu beaucoup de plaisir à marcher, à chercher, à trouver les
correspondances entre les noms, les lieux, les plans et les dates et à
parler avec tout le monde.
La ville et ses rues se sont modifiées de 1859 à 2016, et ça continue !
Quelques photos manquent....deux, elles arrivent bientôt, la prise de vue n’était vraiment pas terrible. La suite du jeu consiste....à vous de voir ?
Certains d'entre nous connaissent les rues disparues ou méconnaissables de leurs enfances urbaines, et des parcours du quotidien lointain. Rue Alphand, Rue du Four, Rue Sainte Ursule...
12 juillet 2015
Alerte !
mai 2016
Les vandales commencent à frapper ! Ou les brocanteurs ?
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