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1.5.15

Voyage immobile

VOYAGE IMMOBILE

Les lieux épuisent-ils la promesse des noms qui les désignent ?
 




Canfranc Estacion




Le voyage empêché, marcher jusqu'à la mer et au-delà...
 

 Sur le fleuve, les grandes écluses ouvrent leurs battants




Queneau aux abords du langage...



 

Le voyage sensuel est noir et blanc en musique...



Jamais d'autre que toi ne saluera la mer à l'aube quand
Fatigué d'errer moi sorti des forêts ténébreuses et
Des buissons d'orties je marcherai vers l'écume




Le dernier voyageur est parti il y a bien longtemps 
l'herbe pousse entre les rails





Voyager dans le temps muet des langues mortes



Dans les livres de poésie vibre l'appel du large !
Ah ! que ma quille éclate  et que j'aille  à la mer ! 



Invisible dans la ville, tu voyages dans le soir... 





La parole du maître te fait voyager...
Oublie tes multiples esprits sonores pour t'abolir enfin  
dans le rien !



En savoir plus ?


Photographies et vidéo personnelles 
ou presque

1.12.14

Repères de crue


 Iséromètres à Grenoble

Ils sont près de chez vous : 

baissez le regard et découvrez ces discrets  monuments oubliés.

Grenoble 2 novembre 1859 

 l'Isère inonde la ville !


Repères et niveaux

1859 : dernière inondation historique le 2 novembre, l'eau monte à 1,44 m. rue Montorge . 



De nombreux repères sont placés dans la ville dans les années 1880, il semble....Des sabots en fonte ou en fer ! 

Personne ne les voit. Rue Chenoise, pendant la fete de la rue, alors que deux s'y trouvent, personne ne les a honorés !

Alors, après avoir consulté deux sites, j'ai décidé d'aller voir ces repères, ce qu'il en reste.
 Combien ont-été posés  ? Par qui ? Pour quelle mémoire ? Quand ? 
On cherche !

D'abord aux angles des rues et sur  les monuments institutionnels. L'ordre des images correspond à la marche dans la ville et au moment de la photographie, j'ai choisi de ne pas donner les adresses exactes, que vous pouvez trouver ailleurs, pour garder ce petit goût  ludique de jeu de piste.

Un spécialiste évoque cette crue .



Mai 2015 une alerte ?

Scellés sur les murs des lieux ou le niveau d'eau a été mesuré en mémoire de cette catastrophe. Sur cette page, je les photographie et les dénombre .








 
Je suis arrivée a Grenoble en 1958, au moment du référendum, personne ne se souciait des traces ou de la mémoire urbaine du quotidien, un club de notables ne s'intéressait qu'aux architectures nobiliaires et historiques....du vieux Grenoble. L'histoire de la ville s’arrêtait  aux Cents Jours...
Certains donnaient des conférences dans un hôtel Rue de la République, le dimanche après-midi, un remède honorable contre l'ennui de ce jour là. Comme l'étaient le musée de peinture, ses planchers grinçants et sa Momie !



Notre Dame

Servan
Près des halles
Derrière les Galeries
vers Phillipeville
Ancien relais des cars


Intéressants à rechercher, ils obligent à baisser les yeux,



 à observer seuils, piliers, portiques et bas de murs.

Grand-rue
Et à lire une histoire de la ville par le bas, par les pieds. Les négligés du visuel...


Berlioz
Qui les a conçus ? Quand ont-ils été posés ? Par qui ?
Que restait-il comme mémoire mesurable de l'inondation à ce moment ?
Sur quelle mesure ou trace a-t-on  déterminé la hauteur, au dessus de quel niveau ? 


Quai Perrière :  celui-ci porte son numéro d'ordre

Dans une même rue, les variations de hauteur sont saisissantes.
Intéressant de constater l'évolution de l'urbanisme : des rues 18ème d'un côté, et sur le trottoir d’en face des immeubles 1970, sinon plus récents.

Place de Verdun il y en a trois :


Celui-ci porte un ergot, marque du moule ? 
Devant les Jésuites aussi.
Quel était le numéro un ?

Celui-ci est sous une palissade de chantier,
il faut que je retourne le photographier...il est flou !


Pus tard,  9mois !
Non, le chantier ne l'a pas descellé, il a été repeint en couleur officielle et militaire
à l'angle de la rue Lesdiguières.
Verdun toujours...


La ville à hauteur de genou ! Les pierres utilisées pour les seuils, les portes et les traces de portes de magasins, puis l'arrachage et le bétonnage des façades, le découpage des arcs irréguliers qui ne s’accordent pas avec la modernité des années 1960. Les seuils en pierre tendre ou dure sont presque tous remplacés par du carrelage ou du béton.



Lafayette
 Les décrottoirs, les bornes, toutes les marques du temps de la voiture à cheval disparaissent.
Sous l'horloge méridienne des bons pères


Raoul Blanchard 


Des traces et des trous, les "horloges" ont toutes été arrachées de même que les vantaux en chêne. La pierre nue est maintenant à la mode : il faut que l'on voie l'appareil et l'irrégularité des matériaux. Seules les rues des pauvres ont gardé leur physionomie traditionnelle du début du vingtième.


Jardin

Couvent théâtre

Les équipements de voirie les ont à peu près épargnés, par contre les façades des commerces ont du en faire disparaitre beaucoup Rue de la Poste, rue Saint Jacques. 
Sont-ils sous les  volets et autres revêtements de murs ? 

Derrière le jardin de  l’Évêché
 
Voltaire
 
Notre Dame

Chenoise
Aucune marque sur les casernes,
 par contre les églises en portaient, mais les accès ont été modifiés pour les plus fréquentées.

Saint Jaime
Parfois des cicatrices dans les murs laisseraient penser que ce sont ces repères, mais les gonds, décrottoirs, marques des compagnies, d'étals et de grilles constellent les soubassements, parfois comblées avec du béton ou du plâtras. 
 A la porte fantôme
Au bout d'une heure de flânerie, je finis par voir partout des traces de traces, chaque trou, encoche, me semble un repère arraché.
Pont Saint Jaime
La liste de Pilot de Thorey me rend à la réalité de ces petits bouts de métal.


Un ancien couvent devenu MJC
Aujourd'hui la localisation sur les bases de colonnes ou de portes laisse à réfléchir. Le niveau du sol des chaussées a varié, plus haut d'au moins une vingtaine de centimètres par rapport au 19ème.




 


Et toute cette observation me fait m'intéresser à la fonction des bâtiments marqués : religieuse, militaire, institutionnelle ? Et aux changements des fonctions des bâtiments depuis la Révolution.
De ce fait, je me rends compte qu'une énorme partie des immeubles du centre ville  appartenait de près ou de loin au début du 19ème aux services des armées : écuries, ateliers, casernes, corps de garde....
Le bouquin de Fontvielle sur le vieux Grenoble ne parle pas de la conversion ! des bâtiments religieux en magasins, casernes, musées ou autres, ni de l'importance de ceux-ci dans la ville.